Homélie du temps de l'Avent

Jean Baptiste a quelque chose qui accroche l’attention : un homme qui parle fort ; voire même avec violence. Il n’utilise pas la langue de bois ! « Changez votre façon de voir, votre mentalité ! » dit-il. « Changez de direction, faites demi-tour car vous êtes mal partis, vous avez pris des chemins tordus, des voies sans issus. » Il mène lui-même une vie sans superflu, pour ne s'attacher qu'à l'essentiel : Non à la société de consommation ! Il n'hésite pas à provoquer les gens, allant même jusqu'à l'insulte : "Engeance de vipères". Car, pour lui, il ne suffit pas d'accomplir des rites religieux tels les baptêmes, dans le Jourdain. Il n'est pas question d'être satisfait de soi parce que l'on est membre de tel ou tel groupe bien croyant. Il faut que les actes suivent. Sinon tous les rites, toutes les prières, toutes les lectures bibliques faites chaque jour ne sont que branches mortes sans fruits, et destinées au feu. Et il annonce alors un « futur » pas très réjouissant : le grand nettoyage va commencer et vous allez être jetés, le jugement est proche et vous serez condamnés !
 
Jean Baptiste nous rejoint un peu dans notre écœurement devant la pourriture du monde. Ou même devant les lourdeurs et les lenteurs de notre Eglise. Il nous rejoint dans notre désir de voir enfin changer les choses, et le monde. N’est-on pas scandalisé de voir tous ces pays en conflits ; de voir ces files de gens, toujours plus nombreux, aux portes des Restos du Cœur ? Peut-on admettre que des SDF meurent de froid dans nos villes et que des familles avec enfants dorment dans la rue ? Peut-on ne pas avoir envie de crier au scandale devant l'arrogance des riches toujours plus riches dans les palaces des grandes villes ? Et l'on pourrait continuer à faire une liste sans fin avec les banques et leurs traders, la montée de l’extrême droite en Europe, les intégrismes pervertissant toute religion, les racismes latents.
 
"Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est proche !" crie Jean Baptiste. Ce sera mot pour mot les premières paroles de Jésus dans sa proclamation de la Bonne Nouvelle en Galilée. Et nous savons que Jésus ne s'est pas contenté de proclamer l'arrivée du Royaume. Il l'a inauguré.
Il a institué un nouveau style de vie. Mais cette nouveauté, cette vie nouvelle nous fait peur ! Malgré nos sentiments de révolte, changer demande tant d'énergie, d'efforts et de persévérance ! Parfois même nous n'avons pas confiance en nous : changer ? J’en suis incapable… C'est impossible !!!
Et si l'impossible devenait possible…
Il est temps de se tourner vers la lumière
 
L'Evangile nous montre Jésus comme un passeur, celui qui aide les autres à passer de leur vieux monde, à un monde nouveau, à une vie en plénitude. Il met les hommes en marche : "Lève-toi et marche". Il les éveille à la vie: "Fillette, je te le dis, réveille-toi". Il leur rend la parole : "Ouvre-toi". À tous, il apprend à appeler Dieu "Notre Père". Et dévoile la source qui le fait vivre et agir, qui lui donne force et courage d'inaugurer ce Royaume de Dieu : cette source est la confiance en Dieu. Dieu qui n'est pas tout à fait celui qui transparaît dans la violence des paroles de Jean. À l’entendre Dieu est celui qui va trier entre les bons et les mauvais.
Comme une hache tranche à vif ; et un feu détruit.
 
Jésus, lui, n'est pas dans ce registre-là.
Le Royaume de Dieu qu'il annonce et inaugure ne rejette personne ! Et surtout pas les éclopés de la vie, les marginaux. Le Dieu qui est le sien n'est pas le bûcheron prêt à abattre le mauvais arbre. C'est un Père bienveillant et miséricordieux pour les pécheurs. Et le feu de Dieu n'est pas celui de la destruction. C'est le feu de l'Esprit Saint, le feu de la Vie.
 
"Convertissez-vous car le Royaume des Cieux s’est approché !". La conversion n'a rien d'une révolte contre un système ou contre soi-même.
Ne serait-elle pas plutôt de l'ordre de l'accueil ? Accueillir le don qui nous est fait en Jésus d'une vie nouvelle, d'une possibilité de renouveau. S'ouvrir à un style de vie nouveau : le style des disciples de Celui qui porte la Bonne Nouvelle.
 
« Faites demi-tour ! Regardez devant vous ! ». Mais comment savoir si nous regardons dans la bonne direction ?
Matthieu nous répondra aux dernières pages de l’Evangile, juste avant le récit de la Passion : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger ».
Aujourd’hui 4 décembre, à Uckange, nous fêtons aussi la Sainte Agathe qui a vécu la violence, la privation de liberté, l’enfermement, la torture de la part de son père et des autorités politiques. C’est sans doute pour cela qu’elle est la patronne des pompiers. Les pompiers luttent contre les violences de la nature, mais aussi celles des hommes.
Nous aussi, en ce temps de l’Avent nous devons apprendre à lutter face aux violences verbales et physiques (comme par exemple hier à Uckange, un affrontement entre bandes rivales de jeunes – de Fameck, Uckange, et de Thionville – a été évité… Violences aussi au cœur des familles et couples : hier, des jeunes fameckois manifestaient par contre pour lutter contre les violences faites aux femmes. Violence de la solitude, solitude des personnes âgées mais aussi de personnes au chômage, et de jeunes qui se sentent isolés (comme dans une prison que personne de sait ouvrir)…
 
Ouvrir les yeux sur celui qui souffre, reconnaître son appel au secours c’est accueillir le Royaume de Diue. Ouvrir ses frontières aux étrangers que menace la mort, c’est accueillir le Royaume qui se fait proche. La tentation est grande de s’enfermer à l’intérieur d’une famille, d’un pays, d’une église ou d’un parti.
 
L’Esprit dans lequel nous avons été baptisés dépasse tous les cloisonnements de nations ou d’églises. En ce temps de l’Avent, nous avons tous une ouverture à faire pour accueillir l’autre. On ne peut pas être « catholique » sans avoir une vision et une ouverture du cœur et du regard « universelle ».
 
 
Seigneur, notre rêve est d'avancer vers ta lumière,
quelques soient les obstacles.
Lorsque vient le désir de nous arrêter,
alors réveille en nous la volonté
de tracer notre vie à la suite de ton Fils,
lui qui marche devant nous et avec nous,
lui qui nous dit toute ta tendresse,
lui qui anime et ranime notre espérance. 

Vince
Jean Baptiste a quelque chose qui accroche l’attention : un homme qui parle fort ; voire même avec violence. Il n’utilise pas la langue de bois ! « Changez votre façon de voir, votre mentalité ! » dit-il. « Changez de direction, faites demi-tour car vous êtes mal partis, vous avez pris des chemins tordus, des voies sans issus. » Il mène lui-même une vie sans superflu, pour ne s'attacher qu'à l'essentiel : Non à la société de consommation ! Il n'hésite pas à provoquer les gens, allant même jusqu'à l'insulte : "Engeance de vipères". Car, pour lui, il ne suffit pas d'accomplir des rites religieux tels les baptêmes, dans le Jourdain. Il n'est pas question d'être satisfait de soi parce que l'on est membre de tel ou tel groupe bien croyant. Il faut que les actes suivent. Sinon tous les rites, toutes les prières, toutes les lectures bibliques faites chaque jour ne sont que branches mortes sans fruits, et destinées au feu. Et il annonce alors un « futur » pas très réjouissant : le grand nettoyage va commencer et vous allez être jetés, le jugement est proche et vous serez condamnés !
 
Jean Baptiste nous rejoint un peu dans notre écœurement devant la pourriture du monde. Ou même devant les lourdeurs et les lenteurs de notre Eglise. Il nous rejoint dans notre désir de voir enfin changer les choses, et le monde. N’est-on pas scandalisé de voir tous ces pays en conflits ; de voir ces files de gens, toujours plus nombreux, aux portes des Restos du Cœur ? Peut-on admettre que des SDF meurent de froid dans nos villes et que des familles avec enfants dorment dans la rue ? Peut-on ne pas avoir envie de crier au scandale devant l'arrogance des riches toujours plus riches dans les palaces des grandes villes ? Et l'on pourrait continuer à faire une liste sans fin avec les banques et leurs traders, la montée de l’extrême droite en Europe, les intégrismes pervertissant toute religion, les racismes latents.
 
"Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est proche !" crie Jean Baptiste. Ce sera mot pour mot les premières paroles de Jésus dans sa proclamation de la Bonne Nouvelle en Galilée. Et nous savons que Jésus ne s'est pas contenté de proclamer l'arrivée du Royaume. Il l'a inauguré.
Il a institué un nouveau style de vie. Mais cette nouveauté, cette vie nouvelle nous fait peur ! Malgré nos sentiments de révolte, changer demande tant d'énergie, d'efforts et de persévérance ! Parfois même nous n'avons pas confiance en nous : changer ? J’en suis incapable… C'est impossible !!!
Et si l'impossible devenait possible…
Il est temps de se tourner vers la lumière
 
L'Evangile nous montre Jésus comme un passeur, celui qui aide les autres à passer de leur vieux monde, à un monde nouveau, à une vie en plénitude. Il met les hommes en marche : "Lève-toi et marche". Il les éveille à la vie: "Fillette, je te le dis, réveille-toi". Il leur rend la parole : "Ouvre-toi". À tous, il apprend à appeler Dieu "Notre Père". Et dévoile la source qui le fait vivre et agir, qui lui donne force et courage d'inaugurer ce Royaume de Dieu : cette source est la confiance en Dieu. Dieu qui n'est pas tout à fait celui qui transparaît dans la violence des paroles de Jean. À l’entendre Dieu est celui qui va trier entre les bons et les mauvais.
Comme une hache tranche à vif ; et un feu détruit.
 
Jésus, lui, n'est pas dans ce registre-là.
Le Royaume de Dieu qu'il annonce et inaugure ne rejette personne ! Et surtout pas les éclopés de la vie, les marginaux. Le Dieu qui est le sien n'est pas le bûcheron prêt à abattre le mauvais arbre. C'est un Père bienveillant et miséricordieux pour les pécheurs. Et le feu de Dieu n'est pas celui de la destruction. C'est le feu de l'Esprit Saint, le feu de la Vie.
 
"Convertissez-vous car le Royaume des Cieux s’est approché !". La conversion n'a rien d'une révolte contre un système ou contre soi-même.
Ne serait-elle pas plutôt de l'ordre de l'accueil ? Accueillir le don qui nous est fait en Jésus d'une vie nouvelle, d'une possibilité de renouveau. S'ouvrir à un style de vie nouveau : le style des disciples de Celui qui porte la Bonne Nouvelle.
 
« Faites demi-tour ! Regardez devant vous ! ». Mais comment savoir si nous regardons dans la bonne direction ?
Matthieu nous répondra aux dernières pages de l’Evangile, juste avant le récit de la Passion : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger ».
Aujourd’hui 4 décembre, à Uckange, nous fêtons aussi la Sainte Agathe qui a vécu la violence, la privation de liberté, l’enfermement, la torture de la part de son père et des autorités politiques. C’est sans doute pour cela qu’elle est la patronne des pompiers. Les pompiers luttent contre les violences de la nature, mais aussi celles des hommes.
Nous aussi, en ce temps de l’Avent nous devons apprendre à lutter face aux violences verbales et physiques (comme par exemple hier à Uckange, un affrontement entre bandes rivales de jeunes – de Fameck, Uckange, et de Thionville – a été évité… Violences aussi au cœur des familles et couples : hier, des jeunes fameckois manifestaient par contre pour lutter contre les violences faites aux femmes. Violence de la solitude, solitude des personnes âgées mais aussi de personnes au chômage, et de jeunes qui se sentent isolés (comme dans une prison que personne de sait ouvrir)…
 
Ouvrir les yeux sur celui qui souffre, reconnaître son appel au secours c’est accueillir le Royaume de Diue. Ouvrir ses frontières aux étrangers que menace la mort, c’est accueillir le Royaume qui se fait proche. La tentation est grande de s’enfermer à l’intérieur d’une famille, d’un pays, d’une église ou d’un parti.
 
L’Esprit dans lequel nous avons été baptisés dépasse tous les cloisonnements de nations ou d’églises. En ce temps de l’Avent, nous avons tous une ouverture à faire pour accueillir l’autre. On ne peut pas être « catholique » sans avoir une vision et une ouverture du cœur et du regard « universelle ».
 
 
Seigneur, notre rêve est d'avancer vers ta lumière,
quelques soient les obstacles.
Lorsque vient le désir de nous arrêter,
alors réveille en nous la volonté
de tracer notre vie à la suite de ton Fils,
lui qui marche devant nous et avec nous,
lui qui nous dit toute ta tendresse,
lui qui anime et ranime notre espérance. 

Vince
 
 



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